Blogue

Quelles sont les habiletés à développer en gestion?

Article Q & A avec Samuel Desrosiers, consultant en développement organisationnel chez FP Conseils

Une entreprise vient de promouvoir un de ses experts au titre de gestionnaire.

Selon toi Samuel, quels sont les incontournables, les compétences que ce nouveau gestionnaire doit développer?

SAMUEL : La liste pourrait être longue, mais avant tout, il s’agit de bien comprendre son rôle. Trop souvent, les attentes sont erronées envers les gestionnaires. Si je m’attends à ce que le coach de soccer compte des buts, je vais être déçu. C’est la même chose pour notre gestionnaire d’équipe. Son rôle n’est plus uniquement d’être un expert, mais d’accompagner les membres de son équipe à le devenir.

Ensuite, passer du temps de qualité avec les membres de son équipe afin de bâtir et d’entretenir des liens de confiance. La confiance permettra aux gestionnaires d’exercer une influence positive et de faciliter ses interactions.

Finalement, donner de la reconnaissance spécifique et variée. Pour citer Jean-Pierre Brun : « On obtient ce qu’on reconnaît ». Dès le départ, j’encourage le gestionnaire à nommer ce qu’il apprécie dans son équipe de manière spécifique. En plus de donner du sens, il y a plus de chance que les comportements attendus et souhaités se poursuivent.

Quels sont les défis les plus courants qu’un nouveau gestionnaire va rencontrer dans ses premiers jours, voire sa première année?

SAMUEL : Le défi auquel les gestionnaires font face le plus souvent est celui d’être en réactivité plutôt qu’en mode proactivité. C’est-à-dire, réagir lorsque les problèmes apparaissent plutôt que de voir venir et d’entretenir ce qui va bien. Par exemple, faire des rencontres individuelles uniquement quand ça commence à mal aller. Il faudra alors s’armer de patience et de courage, d’autant plus que la relation de confiance n’a pas été établie.

Nombreux sont ceux qui attendent trop longtemps avant de donner du feedback par peur de déplaire. J’aime bien comparer le feedback aux mauvaises herbes dans un jardin; plus on attend, pire ça devient et malheureusement, elles peuvent revenir.  Vaut mieux les retirer au fur et à mesure et prendre du temps pour les entretenir. De plus, le feedback est l’élément qui, selon David Rock, président de l’institut de neuroleadership, contribue le plus à la performance d’une équipe.

Samuel, selon ton expérience, ça veut dire quoi être un « bon » gestionnaire?

SAMUEL : Un « bon » gestionnaire, selon moi, est un gestionnaire conscient; c’est-à-dire, un gestionnaire qui sera en mesure de comprendre ses forces et ses angles morts. Il sera en mesure de mieux évaluer son impact sur sa gestion d’équipe et ainsi s’améliorer en ce sens.

Un « bon » gestionnaire est aussi celui qui sera confortable dans l’incertitude. En gestion d’équipe, il n’existe pas qu’une seule bonne réponse, tout dépendant de vous, de l’autre et du contexte. J’aime bien dire qu’un « bon » gestionnaire est celui qui réussira à être parfaitement imparfait.

Quels seraient les conseils que tu donnerais à un nouveau gestionnaire en poste?

SAMUEL : Premièrement, se donner du temps et être indulgent envers soi-même, la gestion est un métier qui s’apprend et qui prend du temps.

Deuxièmement, trouver du soutien. Les gestionnaires s’occupent de tout le monde, mais oublient parfois de s’occuper d’eux-mêmes.

Troisièmement, se former. Évidemment, je prêche pour ma paroisse, mais je le répète, la gestion est un métier qui s’apprend, la formation aide à s’outiller rapidement et permet surtout de rencontrer d’autres gestionnaires qui vivent parfois les mêmes défis.

Finalement, lire le livre d’Henry MintzbergHistoires pour gestionnaires insomniaques. Un coup de cœur qui permet de voir la gestion autrement.


Nous espérons que ce deuxième article vous a apporté un éclairage sur les habiletés en gestion!

Restez à l’affût de notre prochain article!